Etude de cas 3: sport et art

CONTEXTE
Henry de Montherlant (1896-1972) est un écrivain qui s’inspire de l‘olympisme et du sport. Il cherche, dans l’effort athlétique, une mystique et témoigne talentueusement de sa portée humaniste. Dans Les Olympiques, un recueil d’essais publié en 1924, Montherlant évoque des personnages, sportifs et sportives, et exprime son attachement au sport.
CONSIGNES
Dans ce poème, il évoque le footbal en magnifiant ses valeurs.
Vous devez le lire et répondre aux questions qui vous y sont posées.

Football

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Football
Il a conquis le ballon et seul, sans se presser, il descend vers le but adverse
O majesté légère, comme s’il courait dans l’ombre d’un dieu !
Six garçons se jettent à sa poursuite ; et la glèbe jaillit derrière eux
On dirait son sillage déployé, force fraîche, cette houle humaine, ce large et gracieux éventail qui balaie de son vent la plaine.
Devant lui sautille la bête perfide , à demi captive, irritée, qu’on mène à coups de caresses rageuses et de l’intérieur du pied, et ses pieds sont intelligents, et ses genoux sont intelligents.
Magnifique est la gravité dure de ce jeune visage jamais vu que riant.
Il court, il est talonné, et il y a en lui quelque chose d’immobile. […]
Sur sa poitrine découverte je vois briller ses médailles d’or. Ange gardien, inspirez son jeu !
Soudain le ballon en l’air, comme une noire et rapide boule de feu.
Soudain lui qui s’envole ; ses omoplates comme la naissance d’ailes coupées.
Et le claquement musical du cuir, comme le rire de la bête perfide, parce que c’est loupé, loupé, loupé.

Henry de MONTHERLANT, Les Olympiques (éd. Gallimard)

Note :
1. la glèbe : le terreau, la terre labourée ; ici, le sable soulevé par les joueurs.
2. la houle : mouvement ondulatoire de la mer formé par une succession de vagues ; ici, c’est la foule sur les gradins du stade.
3. Perfide : qui trahit sournoisement.