GENESE DU CONCEPT
L'idée d'une protection de l'homme par des droits codifiés est ancienne. Un des textes les plus connus est la Grande Charte (Magna Carta) de 1215 d'Angleterre qui affirme le droit à la liberté individuelle. A la même époque, en Afrique de l'ouest, la charte du Mandé ou « KOUROUKAN FOUGA » définissait les relations entre les peuples sur la base de principes éthiques pour le maintien de la paix. En Angleterre, la Grande Charte de 1215 sera complétée par la Pétition des droits de 1628 (qui fixe les libertés imprescriptibles des sujets devant le roi) et le Bill of Rights de 1689.
Avec la réforme au XVIème siècle, le protestantisme de Calvin pose le principe de l'égalité de tous les hommes devant Dieu, et Grotius, Juriste protestant énonce en 1625 que l'être humain a certes des devoirs mais aussi des droits imprescriptibles. Les révolutions anglaises forment ensuite un jalon essentiel dans l'élaboration du concept, que ce soit à travers les proclamations ou après la restauration de 1660, le vote par le parlement britannique de l'habeas corpus de 1679 qui interdit toute détention arbitraire.
A partir de 1688, fut institutionnalisé, en Angleterre, l'Etat de droit inhérent à la révolution.
Les philosophes des lumières en font la théorie et J. Locke en particulier, dans son Traité sur le gouvernement civil, affirme qu'il n'est de pouvoir légitime que celui conféré par le consensus de ceux qui lui sont soumis et que les droits naturels limitent l'autorité de l'Etat.
Pendant tout le XVIII siècle, la déclaration d'indépendance des Etats - Unis en 1776 et la déclaration du 26 août 1789 par les constituants français font de la liberté un attribut de l'homme. La déclaration de 1789 visait avant tout à assurer aux individus, sous la garantie de l'Etat, la libre disposition d'eux-mêmes et de leur propriété. Il s'agit des « droits de » dits de première génération, d'inspiration libérale.
Les droits de deuxième génération sont des « droits à » (droit au travail, à la culture..) qui sont des droits-créances portant sur des prestations qui nécessitent la garantie et l'intervention de l'Etat, d'inspiration socialiste.