GENESE DU CONCEPT (2)

On parle aujourd'hui des droits de troisième génération tels que le droit à un environnement sain, le droit à la paix, le droit à la solidarité.

Cette élaboration du concept des droits humains, d'origine occidentale, a pu faire poser la question de l'universalité des droits de l'homme et provoqué parfois des contestations dans le monde arabe et en Chine. Une Déclaration islamique des droits humains et une Charte africaine de droits de l'homme et des peuples peuvent sembler participer de cette mouvance. Cependant la vocation universelle des principes contenus dans la Déclaration universelle de 1948 est largement admise.

« La Résolution 1325 a suscité un grand espoir au moment de son adoption - l'espoir d'avoir enfin trouvé un instrument à même de rendre effective et systématique l'adoption d'une démarche soucieuse d'équité et d'égalité entre les sexes dans les règlements des conflits. Cet espoir est aussi à la base de l'adoption, par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, des Résolutions 1820, 1888 et ‑1889, portant toutes sur une meilleure prise en compte des droits de la femme dans les efforts de paix et de sécurité. »

Said Djinniit, Représentant Spécial du Secrétaire Général pour l'Afrique de l'Ouest.

DROIT DE L'HOMME ET DROIT TRADITIONNEL EN AFRIQUE

Il serait erroné de penser que les anciennes sociétés africaines ignoraient les droits de l'homme. L'Afrique a de vieilles traditions de droits de l'homme. Dans l'Afrique traditionnelle, le droit est conçu comme une règle destinée à soutenir et à imposer une prétention. Le droit est inséparable de l'idée de protection et de l'idée de devoir (Kéba MBAYE). En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque (un monument de connaissances, de sagesse) qui brûle. Selon les Malinkés, « la trace du pied d'un esclave ne se distingue pas de la trace du pied d'un homme libre ».

Le Droit traditionnel considéré comme objectif et processus de libération et de revalorisation des coutumes et des traditions ancestrales dans le sens de l'humanisation de la vie et du développement de l'Afrique redonne à la femme son rôle de source et de pourvoyeuse de vie, à l'homme celui de protecteur et de gardien de la vie, fait de l'enfant le symbole de la continuité et du renouvellement de la vie, et du vieillard le symbole de la sacralité et de l'immortalité de la vie.